Un homme condamné en appel à cinq mois de prison avec sursis probatoire


La peine a été légèrement aggravée en appel. Un homme qui avait harcelé la journaliste Nadia Daam sur Internet après une chronique qui lui avait déplu a été condamné, mercredi 24 août, à cinq mois de prison avec sursis probatoire de trois ans, assortis d’une obligation de soins psychologiques. Il devra également payer 4 000 euros de dommages et intérêts à la journaliste pour préjudice moral.

En 2019, l’homme, alors étudiant en philosophie et assistant d’éducation, avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Rennes à cinq mois de prison avec sursis simple et 2 500 euros pour préjudice moral.

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Jugé pour « menace de crime contre les personnes matérialisée par écrit, image ou autre objet », l’homme de 31 ans avait été relaxé pour menace de mort mais déclaré coupable de menace de crime (viol) envers la fille de la victime.

Personnalité « inquiétante »

Dans un message posté sur le forum Blabla 18/25 du site Jeuxvideo.com, l’homme avait écrit, entre autres, qu’il « aimerai[t] baiser son cadavre pendant que son mec regarde. » Le texte comportait également des menaces de viol de la fille de la journaliste.

A l’origine de ces propos, une chronique de la journaliste Nadia Daam sur Europe 1 qui qualifiait le sulfureux forum de « poubelle à déchets non recyclables d’Internet ». Une virulente campagne menée sur le forum avait été lancée contre deux militant(e)s féministes, Clara Gonzales et Elliot Lepers, les obligeant à désactiver la ligne téléphonique « antirelou » qu’ils avaient créée pour décourager les auteurs de harcèlement.

Cette chronique « a déclenché une forte émotion. Je me suis senti attaqué et sujet à une haine de classe que j’ai trouvée inadmissible sur le coup », avait expliqué le coupable à la barre en première instance. Le prévenu n’a « pas remis en cause son comportement », qu’il assimile « à un droit de réponse », a estimé la cour d’appel mercredi ; sa personnalité « inquiétante », ajoutée à la gravité des faits, a motivé la peine.

« Je ne travaille plus pareil »

Cette décision a été attendue « évidemment trop longtemps », selon maître Eric Morain, l’avocat de la journaliste, qui a dit sa « satisfaction de voir le prévenu contraint de se soigner et d’indemniser » sa cliente.

Nadia Daam, qui travaille désormais sur Arte, avait dit à l’audience que « tout avait changé » après ces attaques en ligne. Elle avait été contrainte de déménager et de changer sa fille de collège. « J’ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des photomontages en train de me faire égorger ou violer, avec le nom et l’identité de ma fille », avait-elle raconté.

« Je ne travaille plus pareil, ça m’a ôté une partie de ma liberté », avait-elle confié. L’avocat de M. Vidal, maître Frédéric Berrien, a affirmé « ne pas exclure fondamentalement un pourvoi en cassation ».

Le Monde



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